Dans les entrailles de la grande ville...

La vie s'organise dans notre nouvel environnement. Adrien bosse, bon c'est un peu pour ça qu'on est venus ici, donc c'est normal, et moi, ben... moi je profite de la vie, tout simplement ! J'ai trouvé ici quelques associations intéressantes qui me permettent de rencontrer des gens et de faire des choses, ce qui est plutôt pas mal pour occuper mes journées ! Je vais donc à l'UFE, l'Union des Français à l'étranger (leur slogan : "un français n'est jamais seul à l'étranger" !) rencontrer d'autres filles comme moi, m'initier au Mah-Jong (un jeu chinois très sympa) le lundi,  prendre des cours de Pilates le mardi, et d'indonésien le jeudi (apprendre les bases de la langue ici est indispensable car les gens parlent peu ou pas anglais).

Mais en plus, il existe aussi une autre association appelée IHS (Indonesian Heritage Society), qui travaille en plien avec le musée national, et dont la section francophone organise chaque mercredi une activité : conférences, visites à thème du musée, sorties culturelles en ville. C'est donc avec un groupe de l'IHS que je me suis retrouvée à visiter un Kampung. Ça veut dire village en indonésien. Un village dans la ville, Jakarta a beau avoir des quartier tout à fait modernes et des grands malls dernier cri, la plupart des quartiers restent très populaires. Ainsi, on se retrouve à marcher dans d'étroites ruelles, c'est poussiéreux à souhait, il y a des animaux partout (chats, poules, chèvres...), les habitations sont très sommaires, du linge sèche n'importe où, les gens ne sont pas gênés de s'installer sur une parcelle de cimetière...

La visite nous menait à la découverte de quelques spécialités culinaires locales :

- le tempe, fabriqué à base de soja (du soja américain si on en croit ce qui est écrit sur les sacs, alors ça c'est le comble !) et qui sert de base à la fabrication de toutes sortes d'autres aliments :

- du fromage, miam, qui en veut ?

- le krupuk, alors là, il fallait le voir pour le croire : la recette ? Tout simple ! Des dés de couenne de vache (du gras donc), découpés là par terre avec des couteaux tout pourris, frits dans l'huile de palme (du gras aussi) jusqu'à ce qu'on entende "pop", et voilà, c'est soufflé, c'est prêt, bon appétit (Selamat makan, comme on dit ici) ! Les indonésiens en sont très friands...

Cette sortie m'a permis de voir la vraie vie des habitants de la ville, loin des beaux quartiers (comme celui dans lequel se trouve notre maison par exemple), une vie simple, dure, de travail. Mais les indonésiens ne s'en plaignent pas, ils ne veulent pas spécialement plus que ce qu'ils ont (c'est à dire pas grand-chose, il faut le dire), se contentent de vivre au jour le jour, et restent charmants, souriants, et accueillants. Un peuple attachant...